tourmentin.blog4ever.com

tourmentin.blog4ever.com

Lotti - Crucifixus 8

antonio Lotti - Crucifixus 8

 

the cambridge Singers  ici
Matthew Curtis ici

 

guide voix :
basse 1  ici
bass 2  ici
tenor 1  ici
tenor 2  ici
alto 1  ici
alto 2  ici
soprano 1  ici
soprano 2  ici

 


 

un article de wikipedia

Antonio Lotti est un compositeur, organiste et maître de chapelle italien de musique baroque, né vers 1667 à Venise ou à Hanovre, mort le à Venise.

Biographie

La première partie de sa vie se passe à Hanovre, où son père Matteo était maître de chapelle de la Cour Électorale.

Il reçoit également une éducation musicale à Venise auprès de Giovanni Legrenzi ; il y exerce ensuite des fonctions à la basilique Saint-Marc, tout d'abord comme chanteur, puis comme assistant du second organiste avant de devenir le titulaire, enfin à partir de 1704 comme premier organiste. Il devient par la suite (1736) Maître de Chapelle de la Cappella Marciana, position qu'il occupe jusqu'à sa mort. Il est aussi employé pour composer et enseigner à l'Ospedale degli Incurabili de cette même ville.

Il obtient un congé en 1717 pour se rendre à Dresde auprès de l'Électeur de Saxe, où plusieurs de ses opéras sont représentés.

Il retourne à Venise en 1719 et y demeure ensuite jusqu'à sa mort.

Professeur recherché, il a eu parmi ses élèves Domenico Alberti, Benedetto Marcello, Baldassare Galuppi et Jan Dismas Zelenka. Il était marié à une chanteuse soprano, Santa Stella.

Œuvre

Lotti a composé de nombreux genres : messes, cantates, madrigaux, une trentaine d'opéras et de la musique instrumentale. Ses œuvres chorales sacrées sont souvent sans accompagnement d'instruments (a cappella). Ses opéras ont été longtemps complètement oubliés, et ressortent peu à peu au répertoire : par exemple Ascanio a été représenté à Leipzig en 2004 au Festival Bach.

Par contre, parmi ses œuvres religieuses de toutes sortes, un Crucifixus (1718) motet à six et huit voix est très renommé et compté à juste titre comme l'un des chefs-d'œuvre de la musique d'église italienne. Ses pièces sont d'un style emphatique et si la musique dramatique composée au XVIIe siècle a bien influencé le style de Lotti, il n'en reste pas moins qu'il est un des meilleurs successeurs de Giovanni Gabrieli qui est la personnification de l'extraordinaire floraison de la musique vénitienne un siècle auparavant.

On considère généralement que sa production musicale est à la croisée des chemins du baroque et du classique.



un article de cath info
https://www.cath.ch/blogsf/le-crucifixus-dantonio-lotti/

Le Crucifixus d’Antonio Lotti

 

Damien Savoy

Nous sommes entrés dans la seconde moitié du Carême, et le temps de la Passion approche à grands pas. Les compositeurs ont toujours été inspirés par les dernières heures du Christ, laissant aux mélomanes des œuvres parmi les plus belles du répertoire. On pense d’emblée, bien sûr, à la tradition luthérienne des Passions en musique, qui a atteint son paroxysme avec Bach. Dans le monde catholique, le Stabat mater, décrivant les souffrances de Marie au pied de la croix, a été traité par de nombreux compositeurs, tels que Vivaldi, Pergolesi ou encore Poulenc.

Le Credo comporte lui aussi une claire référence à la Passion en ces termes: «Crucifixus etiam pro nobis sub Pontio Pilato, passus et sepultus est.» («Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.») Le Crucifixus est souvent associé à la figure du compositeur vénitien Antonio Lotti (1666-1740), qui en a laissé plusieurs mises en musique, toujours avec un simple accompagnement de basse continue, souvent chantées aujourd’hui a capella. Le plus célèbre d’entre eux, le Crucifixus à huit voix en do mineur, est extrait du Credo en fa majeur, mais sa renommée a éclipsé les autres numéros de l’œuvre, qui requièrent quant à eux un accompagnement orchestral.

L’une des caractéristiques de la musique de Lotti est un usage abondant de la dissonance et du retard, souvent pour dépeindre la tristesse ou la douleur, comme c’est le cas, par exemple, dans son célèbre Miserere en ré mineur. Le principe est simple: alors qu’une voix tient une note, une seconde voix, par mouvement, vient provoquer une dissonance de seconde, quarte, septième ou neuvième, qui doit être résolue par un mouvement de la première voix. On parle de retard, car c’est le fait d’être resté plus longtemps sur la note qui provoque la dissonance. Ce procédé apporte à la musique une dimension expressive saisissante.

C’est par un tel jeu de retards que débute le Crucifixus de Lotti. Les huit voix entrent l’une après l’autre sur le premier mot, de la voix la plus grave à la plus aigüe. L’arrivée sur la troisième syllabe du mot, «fi», est à chaque fois l’occasion d’une dissonance. La progressive entrée des voix en direction de l’aigu induit une augmentation de la tension. Cette première partie, de onze mesures, est suivie d’une section un peu plus vive, où le texte «Crucifixus etiam pro nobis» est scandé sur des croches, qui peuvent évoquer l’aspect inexorable du drame dont on parle. La troisième section de l’œuvre, qui en occupe la seconde moitié, fait appel à deux motifs musicaux, qui ont chacun leur texte. Le premier reprend les paroles «sub Pontio Pilato» alors que le second traite le «passus». Les deux thèmes, dont le second est syncopé et en valeurs longues, ont cela en commun d’être des catabases, des motifs descendants exprimant en général dans l’histoire de la musique des sentiments de tristesse ou d’humilité. (Cf. Clerc, p. 55) Dans le cas présent, on peut également imaginer une évocation de la mise au tombeau et de la descente aux enfers. Cependant, durant une dizaine de mesures, ces motifs, qui se combinent l’un à l’autre, sont chantés de plus en plus haut. Les thèmes descendent, mais la tension générale de la musique augmente en prenant de la hauteur, jusqu’à une apothéose à la vingt-huitième mesure, où la musique est si belle que l’on ne sait plus si elle dépeint la souffrance ou l’extase. A partir de là, toute la tension diminue, jusqu’à finir, sur «et sepultus est», dans une simplicité presque dénudée, comme si la Passion avait laissé place au vide qui prépare à Pâques.



11/12/2016
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi